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Les vapoteurs vont-ils devoir payer plus cher leur e-liquide dans un futur proche ? Un amendement porté par le député Charles de Courson vise à instaurer une taxe spécifique sur les liquides de vapotage. Si cette mesure est adoptée, les prix des flacons pourraient fortement augmenter. De quoi inquiéter les consommateurs et les professionnels du secteur. Alors, quels sont les objectifs de cette nouvelle fiscalité ? Et surtout, quelles en seront les conséquences pour les vapoteurs et la santé publique ? On fait le point.
Une taxation inédite sur les e-liquides
Jusqu’à présent, les liquides pour cigarette électronique n’étaient soumis qu’à la TVA classique. Mais le gouvernement pourrait bientôt leur appliquer une nouvelle taxe de 15 centimes par millilitre. Concrètement, cela signifie qu’un flacon de 10 ml, qui coûte aujourd’hui en moyenne 5,90 €, passerait à environ 7,40 €. Une augmentation non négligeable qui risque d’avoir un impact sur les habitudes des vapoteurs.
L’objectif affiché de cette taxation ? Augmenter les recettes de l’État en générant entre 150 et 200 millions d’euros par an. Mais certains y voient aussi une volonté de limiter l’attrait du vapotage, en particulier chez les jeunes. Une logique qui rappelle celle appliquée au tabac depuis des années, avec des hausses régulières des prix des cigarettes pour décourager la consommation.
Un coup dur pour les vapoteurs et les professionnels
Si certains vapoteurs relativisent cette hausse en soulignant que le vapotage reste moins cher que le tabac, d’autres s’inquiètent des répercussions financières. « Je serai juste moins riche, mais je consommerai toujours pareil », explique un utilisateur interrogé par BFM TV.
Du côté des professionnels, le ton est bien différent. Sean Aouizerat, gérant d’un magasin de vape à Nice, estime que cette taxe pourrait freiner les fumeurs qui cherchent une alternative au tabac : « Quand on a des prix corrects, ça aide les gens à se motiver. Si on réduit cet argument financier, ça peut en démotiver beaucoup. »
Autre conséquence possible : le développement d’un marché noir du e-liquide. Avec des prix plus élevés en boutique, certains consommateurs pourraient être tentés de se tourner vers des solutions non réglementées, achetant leurs liquides sur des sites étrangers ou sur le marché parallèle. Un risque pour la qualité et la sécurité des produits. Pour éviter de payer plus cher, certains vapoteurs pourraient également se tourner vers l’achat d’e-liquides d’occasion ou de lots en revente sur des plateformes spécialisées comme Ecig-occaz.fr, où il est possible de trouver du matériel de vapotage à moindre coût.
Une mesure qui divise les experts de la santé
L’un des principaux arguments en faveur du vapotage, c’est son rôle dans le sevrage tabagique. Pour beaucoup de spécialistes, la cigarette électronique est une alternative moins nocive que le tabac et un outil efficace pour aider les fumeurs à arrêter.
Bernard Basset, président de l’Association Addictions France, s’oppose fermement à cette taxe : « C’est un moyen efficace pour certains fumeurs d’arrêter la cigarette. Il ne faut pas pénaliser le vapotage si l’on a des objectifs de santé publique. »
Le paradoxe, c’est que cette hausse du prix du e-liquide intervient alors qu’aucune nouvelle augmentation du prix du tabac n’est prévue dans le projet de loi de finances. Un choix qui interroge : le gouvernement cherche-t-il réellement à réduire la consommation de nicotine, ou simplement à augmenter les recettes fiscales ?
Vapoter coûtera-t-il bientôt (beaucoup) plus cher ?
L’amendement de Charles de Courson est encore en discussion, et rien ne garantit qu’il sera adopté dans le budget 2025. Mais s’il passe, cette taxation pourrait marquer un tournant pour l’univers du vapotage en France.
Les vapoteurs devront-ils bientôt débourser bien plus pour leurs liquides ? Le risque, selon certains experts, c’est que cette mesure pousse une partie des utilisateurs à se tourner vers des solutions moins sûres… voire à revenir au tabac. Si l’objectif est de protéger la santé publique, alors cette taxe pourrait bien avoir l’effet inverse de celui recherché. Affaire à suivre.